des Jardins de Campreal

des Jardins de Campreal Carlin

Carlin

Le prix du LOF

Je vous présente un article paru dans caniscoop :

https://stealthily.wordpress.com/2013/03/29/le-prix-du-lof/



Vous envisagez d’acheter un chiot et vous
avez envie qu’il soit inscrit au LOF, vous contactez des éleveurs pour
vous renseigner et bien sûr, à un moment donné, vous demandez le prix du
chiot …


Et c’est souvent là que les éleveurs ont
le plus de réflexions… C’est cher ! Vous vous faites un max de « tunes »
! J’en trouve un pour moitié prix sur les petites annonces… Ou encore…
Si je ne prends pas le LOF, vous me faites 50% de réduction sur le prix ?
J’en passe et des meilleures.


Pourquoi un chiot inscrit au LOF est-il à ce prix ?


Il y a beaucoup de choses qui rentrent en
compte dans le prix de vente d’un chiot, je vais essayer d’en faire une
liste la plus complète possible.


 Dans un premier temps, pour élever des chiots, il vous faut des reproducteurs.


Pour les femelles :


  • Soit on fait l’acquisition d’un chiot
    et on le laisse grandir, sachant que pendant au moins 2 ans elles vont
    manger, avoir besoin de soins vétérinaires, etc … cela a un coût, ce
    n’est pas gratuit pour l’éleveur.
  • Soit on achète une « lice »,
    une chienne déjà adulte prête à reproduire, dans ce cas-là, les prix
    sont élevés pouvant aller à des 3 000-4 000 euros, voire plus selon la
    race.
  • Soit on va faire saillir ses chiennes en « extérieur »,
    c’est à dire que l’on n’a pas le mâle à l’élevage. Là aussi cela coûte
    cher, de 300 euros à parfois plus de 1000 pour certaines races, et là
    aussi, l’éleveur, on ne lui en fait pas cadeau, il paye. Au prix de la
    saillie, s’ajoute le coût du déplacement : et oui, le mâle ne vient pas
    tout seul à l’élevage, c’est le propriétaire de la femelle qui se
    déplace, parfois des nuitées à l’hôtel… donc à rajouter sur le coût de
    production d’un chiot…


Pour les mâles, plusieurs solutions aussi :


  • Soit un chiot que l’on élève,
    donc nourri-soigné en sachant que, tant qu’il n’est pas confirmé, il ne
    peut reproduire des chiots LOF (pas avant l’âge d’un an pour la
    confirmation d’un mâle).
  • Soit on achète un chien adulte, mais là aussi cela coûte cher.


Donc vous avez le mâle et la femelle c’est bien mais cela ne suffit pas encore pour bien faire les choses.


Il vous faut encore confirmer vos reproducteurs, passage obligatoire pour que les chiots puissent être inscrits à leur tour au LOF. De plus, vous vous devez de valoriser votre élevage
en faisant des expositions ou des concours de travail, les inscriptions
sont payantes, entre 30 et 80 euros l’inscription pour un chien,
(imaginez quand vous en présentez 4 ou 5…) en fonction de l’importance
du concours, sans compter le déplacement, les concours ne sont pas
toujours à côté de la maison, c’est souvent plusieurs centaines de
kilomètres que l’éleveur fait pour « sortir » ses chiens comme on dit
dans le milieu, plus des nuitées à l’hôtel si le concours est sur 2 ou 3
jours… Et je vais vous dire un scoop quand il va dans une station
essence, et bien il le paye son plein, de même quand il va sur
l’autoroute ou quand il doit changer de voiture à cause des kilomètres
parcourus.



Vous avez vos chiens, ils sont confirmés et ont fait plusieurs concours, c’est bien, mais pas encore fini.


Il y a l’identification ADN, les dépistages des maladies génétiques
à faire pour être sûr que vos chiens ne transmettront pas de maladies
héréditaires à leur descendance, comme la dysplasie, les tares oculaires
ou encore les cardiopathies. Là encore, l’éleveur paie au vétérinaire
les examens faits à ses reproducteurs, cela a aussi un coût. Puis il
doit faire lire les résultats de façon officielle, une
fois de plus il doit faire un chèque qui va bien à l’organisme habilité
par son club de race pour la lecture. Et si l’éleveur a la mauvaise
surprise de recevoir de mauvais résultats pour ses reproducteurs, il a
passé 2 ans et a investi de l’argent pour rien et doit recommencer à
zéro.



Bon l’éleveur a ses reproducteurs, ils sont confirmés et dépistés, il fait la saillie…


Vous rajoutez le suivi de la gestation de la mère chez le vétérinaire (pré mat, échographie, radio), une alimentation adaptée, l’achat du matériel,
comme une caisse de mise bas, une lampe pour chauffer le nid, etc… Pour
tout ça il doit payer les factures, on ne lui donne pas gratuitement ce
dont il a besoin.


Arrive la naissance, il faut être aux
côtés de la chienne, quand tout se passe bien ça va, mais s’il y a des
problèmes ; re vétérinaire pour une césarienne par exemple là encore
l’éleveur paie.


Si la chienne est trop faible ou n’a pas assez de lait pour nourrir ses petits, il faut l’aider, y passer beaucoup de temps.


Vient le sevrage… ça mange les petits et pas n’importe quoi, encore un budget à prévoir sans compter les vaccinations, les identifications, le vermifuge, etc.


Ajoutons encore le prix de l’électricité
pour chauffer le nid ou faire tourner la machine à laver, de l’eau pour
laver par terre plusieurs fois par jour la nursery, les produits de
lavage, des produits vétérinaires divers pour les soins quotidiens, les
alèses pour le nid, etc.


Il faut aussi tenir compte que certaines races de chiens sont difficiles à la reproduction, donc utilisation d’inséminations artificielles, césarienne presque obligatoire, nombre de chiots très réduit, (1 ou 2).



Venons-en à la « paperasserie », les déclarations de saillie, de portée, l’inscription des chiots au LOF… Toujours avec un petit chèque qui va bien.



Un éleveur professionnel et déclaré paie également ses charges sociales à la MSA, tout comme un épicier est assujetti et paie l’URSSAF.


J’ajoute aussi le « service plus »
si je peux m’exprimer ainsi, vous avez un problème avec le chiot ?
L’éleveur passe du temps à vous répondre, vous recevoir, vous
conseiller, à vous aider, etc.


J’ai oublié de compter le temps que
l’éleveur passe au travail, et oui les chiennes ne mettent pas bas aux
heures de bureau… Quasiment jamais de vacances, comment partir avec 6 ou
8 chiens ou plus ? Ce qui met souvent le tarif horaire de l’éleveur à
moins de 5 euros.



Vous accepteriez, vous de travailler 7jours sur 7 sans vacances pour moins de 5 euros de l’heure ? Moi NON !



Un petit calcul rapide, prenons une
portée de westie soit 5 chiots avec de la chance, vous pensez : 5 x 1200
= 6000 euros… Oublions les charges, sachant qu’entre la saillie et la
vente du chiot à l’âge légal de 8 semaines, il se passe 4 mois, 6000 : 4
= 1500 euros brut par mois, il vous reste maintenant à déduire toutes
les charges précédemment citées… Et oui…



Voilà plus ou moins les grandes lignes qui fixent le prix d’un chiot inscrit au LOF,
alors trouvez-vous toujours aussi scandaleux de payer un chiot berger
allemand 700 euros ? Ou un chiot boxer 1000 ? Ou un westie 1200 ?



Je ne suis pas éleveur, et je n’ai
que des chiens LOF, [...], je n’ai jamais discuté le prix d’un chiot car
je sais le travail que représente une naissance.


Quand vous discuterez de l’achat de votre futur chiot, gardez en mémoire que son prix est dû à un coût de production et non pas à une envie de l’éleveur de se faire un maximum d’argent pour vivre la grande vie.



Bien sûr que l’on trouve des chiens «
type » x ou y bien moins chers, mais comment sont-ils nés ? Posez-vous
les bonnes questions, est-ce-que les parents sont dépistés ? Si j’ai un
problème, est-ce que la personne répondra présente ? Est-ce que je ne
vais pas cautionner le trafic de chien ? Il faut savoir qu’en non LOF,
il n’y a aucune garantie, pas de vices rédhibitoires.



Quelques astuces pour acheter son chien :


Pour savoir si le prix que l’on vous
annonce est correct ou pas, prenez la peine de téléphoner au club de
race et de demander la fourchette de prix pour un chiot.


Par exemple un chiot berger allemand
c’est entre 700 et 1000 euros en moyenne, selon ses origines, un éleveur
qui vous proposerait un chiot à 1500 euros ce serait pour moi abusif.


Il faut aussi tenir compte de la race,
certaines races difficiles à faire se reproduire, ou rares, (peu de
naissances par an ou peu de reproducteurs en France, donc saillie à
l’étranger ce qui augmente les frais), peuvent voir le prix de leurs
chiots aller à plus de 1000 euros, c’est pour cette raison qu’il est important de prendre l’information sur le prix au cas par cas, selon la race voulue.


Mieux vaut attendre un peu d’avoir les
moyens de s’offrir le chien dont on rêve plutôt que d’aller chercher le
chiot chez un marchand de chiens au risque de rencontrer de gros
problèmes par la suite, frais vétérinaires supplémentaires parce que les
géniteurs n’ont pas été dépistés par exemple, ce qui au final vous
coûtera beaucoup plus cher que le chien inscrit au LOF né dans un bon
élevage.


Ne pas rester fixé sur une idée trop précise de son futur chiot,
par exemple il arrive malgré le travail de sélection des éleveurs
sérieux, d’avoir dans leurs portées des chiens non conformes, donc non
confirmables, un boxer blanc par exemple ou un mâle monorchide, le plus
souvent l’éleveur le place en diminuant le prix du chiot ou en prenant
en charge l’opération de castration à 12 mois, ce qui peut être une
solution si l’on veut un chien de bonne qualité pour son plaisir, le
fait que le boxer soit blanc par exemple ne fait pas de lui un «
sous-produit », un « produit » de mauvaise qualité, c’est juste que
cette couleur n’est pas reconnue dans le standard officiel.


Ne pas hésiter à partir sur un chiot plus grand, 6-7 mois ou un jeune adulte,
souvent les éleveurs gardent sur leurs productions, une fois que le
chien a grandi, s’il ne correspond pas à ce que l’éleveur veut pour sa
sélection d’élevage, en général il replace le chien, avec souvent un
prix adapté, là encore une piste pour s’offrir un chien de bonne
qualité. Un éleveur qui ne garde pas un chien de 12 mois ne veut pas
dire que le chien est mauvais, mais qu’il ne correspond pas à ce que
l’éleveur cherche pour ses reproducteurs, par contre il peut faire un
chien de compagnie hors pair.



En conclusion :


Gardez en mémoire ce que vous venez de
lire avant de dire à un éleveur passionné par son travail qu’il se fait
un max de « fric » sur le dos de ses chiennes. Je vois plus souvent des
éleveurs sérieux avoir moins que le RMI ou RSA pour vivre, que des
éleveurs sérieux rouler en Porsche Cayenne.



© Caniscoop